"o En latin classique, les substantifs, adjectifs et déterminants étaient déclinés. C´est-à-dire que leur fonction était indiquée non par leur place dans la phrase comme en Francais moderne, mais par un suffixe (ou désinence) qui indiqait de facon synthétique le nombre et le cas.
o Ainsi, en latin, le sujet se mettait au nominatif, l´apostrophe au vocatif, l´objet à l´accusatif, le complément de nom au génitif, le complément d´attribution au datif et beaucoup de circonstantiels à l´ablatif
o En latin classique, il existait cinq types de déclinaison
o De la déclinaison latine, l´ancien francais ne gardera que deux cas
un cas sujet - issu du nominatif
un cas régime – valable pour tous les compléments
o Cette déclinaison n´est pas maintenue, elle a disparu à la fin du 13 sc et ce sont les formes les plus fréquentes qui sont restées : celles du cas régime, puisqu´il y a dans les énoncés, beaucoup moins de sujet nominaux que de compléments.
o Les féminins ne se déclinaient pas, l´analogie ayant joué très tôt pour transformer le nominatif pluriel, originellement en « ae », en « as », comme l´accusatif pluriel dans la première déclonaison latine d´où ils ont été tirés.

Le genre des noms

o Le proto-indo-européen opposait deux genres, animé et inanimé.
o En latin il existe un neutre et les animés sont divisés en un masculin et féminin, qui regroupent aussi bien des mâles et des femelles que des éléments symboliques considérés comme tels (la terre, l´arbre – féminin).
o Les déclinaisons latines sont en « -us » au masculin et en « -a » au féminin pour la majeure partie des adjectifs, mais pour les noms, l´appartenance à l´une ou l´autre de ces déclinaisons n´est pas une indication de genre. Quant au neutre, il est un « -um » au singulier et un « -a » eu pluriel.
o Les langues romanes garderont l´opposition masculin/féminin qui recouvrira en partie l´opposition mâle/femelle, mais qui, pour les inanimés, aura tendance à classer comme masculins les mots en –us, comme féminin les mots en –a. Ainsi à part manus qui a donné la main, tous les mots en –us sont passés au masculin. Le genre neutre, lui, a disparu, sauf pour les pronoms.
o Cette évolution avait commencé dès latin populaire, du temps des classiques. La chute du –m final a encore accentué la confusion (les singuliers se sont donc assimilés aux masculin, les pluriels au féminins). Ainsi, les neutres pluriels collectifs comme folia (l´ensemble des feuilles) ont été sentis comme des féminins.
o Au cours des siècles des mots ont changé de genre surtout lorsqu´ils se terminaient par –e et que leur initiale vocalique ne permettait pas de distinguer le genre de l´article l´ qui les précédait."